lundi 21 octobre 2019

Le retour à la source

Le THC me remet à ma place. Si on en parlait. 
Bien sûr le gentil CBD. Mais beaucoup de bruit pour rien. Le Canada le pense, et ne vend pas de l'erzatz, en termes de référence. Bien dosé et fumé. Pas autrement. Le THC c'est ce qui tient chaud et redonne un espèce de smiley, pas encore un sourire. Les gens en chimio ont de ces instants de lueurs, au moins l'idée d'avoir à faire quelque chose demain.
Je t'espérais THC et tu m'avais manqué. Je n'ai pas été dans la joie depuis des mois et des mois. Là je ne sais pas bien ce que je ressens, mais au moins il se passe quelque chose. Une magie imaginaire, le temps qui reprend un autre rythme plus dansant et plus musical, forcément. Cette place avec des mots dedans. 
Regarder des séries c'est bien, mais ne rien en écrire. J'ai aimé la série d'Arte "Mytho" ou l'art du mensonge et comment cette putain de maladie, le cancer, que tout le monde redoute à partir de 59 ans. C'est la date justement. Et comment la famille se met à s'aimer mais pourquoi et autour de quoi?
J'ai bien découvert que des gens ont prétendus être au Bataclan pour recevoir des indemnités, cela dans une série Netflix très intéressante. Des tricheurs partout et jusque là. "The Victim" une autre série que j'ai bien aimé s'interroge sur le pardon.
J'ai l'impression d'avoir été prise dans de l'écorce, comme un mauvais sort qui n'avait plus la lumière. Les substances sont principales et les médicaments en sont. 
Je suis JOYEUSE et ça n'est pas arrivé depuis des lustres, goûtons l'instant.
Je vais avouer, j'allais si mal que la seule émission que j'attendais dans la journée - et c'est dire beaucoup que j'en parlé - dans la dépression non-stop que je vivais, c'est le rendez-vous avec Nagui dans "N'oubliez pas les paroles". Une amie la regarde aussi cette émission qui stigmatise un peu, d'autant qu'après je vire "Quotidien". Les contrastes ne m'effrayent pas tant que ça. Quand on a mal des repaires typiquement télévisuels comme "Sous le soleil" rassurent sur la nature humaine. J'ai dit quand on a mal, pas un bobo, quelque chose d'insoignable avec cette réalité là. Sans THC. 
J'ai besoin de ce filtre, c'est comme des lunettes de soleil. La comédie de la vie est si violente qu'il faut y échapper. J'ai retrouvé le goût de la radio, mais combien France inter est snob, mais c'est elle qui m'a remise en selle. Je me suis échappée sur France Culture aujourd'hui et c'était pas mal.
Tout ces changements minuscules comptaient. J'étais proche de la mort, même si j'arrivais encore à assurer dans la vie, m'occuper d'enfants, parler aux autres et vivre quasiment une non-vie. Le THC allume juste une lampe. C'est tout bête. Cet éclairage là a plus de sens et plus d'humanité. Sans, le monde est vide ou moi ? A ce jeu là on est toujours perdants.
Ne pas vouloir se défoncer, mais être en vie et
préférer ma playlist à Nagui pour la première fois depuis des semaines. Me manque les coups de téléphone de M. mon amie pour qui je m'inquiète.
La télé est en mode muet et me rassure. Elle est grande et belle. Réconfortante. Je ne vais plus sur LCI et leurs bandeaux assassins. Lasse. Petits débats et petites idées sur petits sujets. Inaudible. La radio pendant ce temps déroule une histoire à l'oreille plus simplement. C'est bien pour les tâches mécaniques ou de précisions, mais impossible d'écrire sur ce son là.
Quoi que? Le son de la télé est plus permissif. C'est toujours un peu comme en attendant et avec un son plutôt rassurant. Moins de pub ou plus de pub sur le service public me ferait du bien.
C'est un  rassemblement intéressant. J'ai eu mal tant de temps que je me méfie de cette éclaircie. Après Nagui Quotidien, dans l'ordre. Je ne suis pas encore guérie. Bonne soirée.