mardi 26 novembre 2019

Le climat...politique

Le dérangement climatique m'atteint personnellement et dans ma vie de tous les jours. Le climat d'avant 5 décembre est délétère. A chaque apparition de Macron je suis perturbée, cela depuis le début. Epidermique, ça l'est; Nous ne sommes pas du tout du même monde et par de nombreux endroits, pas un seul. Sa morgue qui ne le quitte jamais - il fait cependant parfois des têtes d'ahuri, signe qu'il n'avait pas imaginé le problème, la question. Il focalise la haine. J'ai peur de ce mot, mais je crois que j'ai été en haine de ce gouvernement et à sa tête Macron. Et les gilets jaunes m'ont d'une certaine manière calmés et aussi ou surtout renvoyés mon image et ma violence que je vivais en moi et chez moi, seule. Je les ai fuis et pourtant j'en étais comme je le savais au fond. Il est assez insupportable de haïr un monde politique ainsi. La violence fait peur aussi à ceux qui en sont habités. Mais la violence de l'apparition de Macron ou d'un des siens peut brûler et est tragique. Souffler sur les braises est un art. Je pensais être isolée avec cette haine en moi qui m'était insupportable, une colère permanente me hantait aussi pour m'en débarrasser. De mieux comprendre ce qui s'est passé durant cette année que les gilets jaunes ont façonnés. Les gens, depuis ces manifestations, de la REM ne peuvent plus autant prendre de haut tous leurs interlocuteurs, ce qui était la cas.

Mais je crois profondément que personne ne change. Entre Macron et moi il y a fondamentalement la lutte des classes qui s'invite à un degré d'intelligence à peu près semblable. Mais je n'avais pas les codes, lui les a et les maîtrise bien. Lui et les siens jouent mieux la comédie de la compréhension, mais pas encore celle de la proximité. Elle est improbable. Brigitte Macron est de droite, comment son mari ne le serait il pas. Le Puy du Fou il adore. La France qui se regarde en chiens de faïence. Il est difficile d'avoir sous les yeux justement le monde qui vous méprise par simple distraction. C'est eux qui dirigent la France. Et ils ne sont que dans l'entre-soi, comme des Généraux bougeant des petits soldats sans états d'âme.
Le climat me désespère. Un monde n'en comprend pas un autre, mais le dirige. C'est étouffant.
Et si les Français sont peut-être désespéré c'est qu'à l'horizon des présidentielle pour le moment il n'y a que la répétition du match Macron-Le Pen en vue. Las. Je n'ai pas envie d'aller voter comme je l'ai déjà fait il y a deux ans. Je n'y arriverai pas ni a voter Macron et bien sur pas voter pour la plus grosse fortune politique qu'est Marine Le Pen. Horizon franchement déprimant. Le citoyen se sent très seul, même dans la foule. Abandonné sans savoir par qui.

Les chaînes d'info le troisième monde navigue entre deux eaux et vivent aussi cette étrange distance des élites qui ne sont pas non plus concernés par le désarroi qui nous touche. Ils tentent d'expliquer la colère et la haine, sans bien en comprendre les mécanismes. Les tremblements.
Cela a été bouleversant de voir que ce que je pensais souffrir en solo faisait mal à d'autres aussi. C'était comme une distorsion qui devenait visible. Seule je pouvais parfois m'amuser de ma colère. La voir répandue m'a scotchée pour un moment. Je pense que les gilets ont changé des tas de choses sur le plan médiatico-politique, sans pouvoir encore tout en mesurer. Le discours populaire et pas populiste a été invité en plateaux, ils ont été entendus sinon écoutés. On sait qu'ils existent. Ils avaient disparu du paysage. Le Français plus personne n'y comprenait rien.
Mon climat est anxiogène et je le ressens trop fort. Comment va finir cette année?