mercredi 19 février 2020

Il y a quelque chose de pourri...

Au cas où cela aurait échappé au lecteur, je vis une tourd'ivoirisation extrême. La solitude avec un grand S mais sans fiche puisque je n'appartiens à aucun groupe. La bipolarité est-elle autre chose qu'un masque ? Et derrière ? Un autre masque ?
Au cœur de cette solitude qui ne m'a pas quittée depuis la mort de ma mère advenue avant l'élection d'Emmanuel Macron. Dommage, elle avait un instinct si sûr en ce qui concerne les qualités politiques d'un individu. Elle aurait dit la vérité sur cet homme et son troupeau en une phrase définitive.
En ce moment, enfin cela fait une semaine que les chaînes d'info parlent de cette "affaire Griveaux" si lamentable. J'ai détesté sa morgue d'emblée, en fait à l'image de la plupart des En Marche avec leurs certitudes de marbre. Quand je l'ai vu si défait lors de l'annonce de sa décision d'abandonner la candidature à la maire de Paris, prenant les choses en route je me disais que quelque chose de grave s'était produit dans sa famille puisqu'il en parlait. Le décès de quelqu'un, il était si rétréci soudainement, un visage chiffonné et perdu. C'était en fait mieux que l'humiliation dont j'aurais rêvé dans mes moments de rage contre ce mouvement et cet homme là en particulier, lui que la morgue ne quittait jamais. La réalité a encore une fois dépassé la fiction. Bête et méchant...
Michel Polnareff

Je l'ai déjà dit, mais jamais je n'aurais pu penser que ma rage et la grande violence qui en découlait serait si bien partagée. Si j'avais rencontré en 2018 des gens aussi barrés que Piotr Pavelski et son ami avocat  qui ne le représente pas, j'aurais pu peut-être aller loin. La colère partagée est terrible et on en voit diverses formes depuis deux ans.
Ariane Mnouchkine, grande femme de théâtre a dit de Pavelski : "Piotr Pavlenski n'est pas plus un délinquant dangereux que Salvador Dali, André Breton, Robert Desnos, Mac Ernst, Luis Bunuel."
Ainsi le début des gilets jaunes a correspondu à une déflagration dans mon cerveau. Une explosion d'imaginaire traversé de réels qui s'est conclue par une hospitalisation. Miroir déformant de la réalité à laquelle je me heurtais. Je n'étais pas seule à honnir et des abris bus étaient démolis.
Ai-je rendu les armes ? Baissé ma garde ? Non, mais je ne veux plus souffrir d'une telle colère qui n'a blessée que moi finalement, et dans laquelle j'ai fini par me retrouver enfermée. Je la trouve effectivement mauvaise conseillère. J'aime ce qui est réglo, les combats à la loyal. Et cette mise à nu du petit Benjamin n'est que pitoyable. Un de ses projets pour Paris : remplacer comme il l'avait imaginé, MA gare de l'Est, et toute l'Histoire dont elle est faite, par un CenterParc. C'est tout bonnement ridicule, désolant.
LaREM passe d'une affaire à l'autre sans discontinuer. C'est le gouvernement et le groupe parlementaire le plus violent que j'ai connu depuis presque la naissance de la Ve République. J'ai détesté Hollande mais il me faisait tout de même rire parfois, même si c'était nerveusement, et au regard de ce que l'on vit à présent on peut dire que tout n'était pas à jeter. Ce mépris qui caractérise les En Marche n'existait pas dans les gouvernements précédents même quand la droite était au pouvoir.

J'ai regardé l'excellent série politique de Canal Baron Noir. Magnifique série avec une pléiade de très grands acteurs et désigne notre époque d'une manière très intéressante. Elle montre que les choses peuvent basculer, déraper pour des riens et les tendances s'inverser brutalement. Kad Merad qui joue (très bien) le Baron Noir est un stratège hors pair et les alliances finissent par ressembler à une partie de billard américain. Mais cette saison donne de l'espoir, même si bien sur certains des protagonistes restent sur le carreau. C'est moins glauque que House of Cards. Les Américains en rajoutent toujours un peu.
Le baron noir dit à la jeune présidente qu'elle est détestée, haïe. Elle ne le crois pas et va au contact de gens. Un homme avec qui elle a une altercation finit par la gifler. C'est fort et transgressif et possible face à une femme. Qui oserait gifler Emmanuel Macron qui a pourtant une tête à claque ? Un vieux réfractaire encore vert ?
François Morel joue une sorte de Mélenchon passionnant aussi. 

Je trouve qu'il est dangereux de susciter une telle colère et presque de l'entretenir comme le fait ce gouvernement. On ne joue pas avec le feu. La roue tourne, on peut le dire. Benjamin Griveaux l'a douloureusement compris peut-être.
Je crois que c'est l'argent qui est en jeu aussi. Et là cela nécessiterait un grand développement dont je ne suis pas capable là maintenant. Mais c'est Freud, le soi-disant dépassé, mais qui a traversé la gare de l'Est ça c'est certain, et a lié le sexe et l'argent. On se moque encore aujourd'hui, mais pour moi c'est une bonne piste et je la sais intéressante. Le pouvoir les fait tourner de l'œil en se donnant des airs de ne pas y toucher. Comme ils l'aiment. L'hubris a dit Gérard Collomb qui lui aussi a jeté l'éponge quoi qu'il en dise.

J'ai envie d'aller voter aux municipales (mais arriverais-je à me déplacer jusqu'au bureau de vote..) moi qui était décidée à m'abstenir comme aux européennes même si l'enjeu n'a rien à voir, parce qu'à Metz la Gauche - si ça vous dit encore quelque chose - et les Ecologistes ont fait une liste commune qui porte le juste nom d'Unis et j'aimerai qu'il en soit de même aux prochaines présidentielles. On va voir si l'union se fera à Metz. Un baromètre comme un autre.

https://www.youtube.com/watch?v=NR4txRx7ZRI