jeudi 4 avril 2019

La curiosité d'esprit vaincra

                        à ma mère dont c'est l'anniversaire et avec qui j'ai partagé cette curiosité d'esprit. Elle qui me manque.



J'ai l'impression certains jours que je vais m'éteindre comme une bougie. La solitude peut faire cet effet là, au moins me concernant. 
Dernièrement j'étais dans cet état de déliquescence presque insupportable et regardait mornement l'émission Quotidien qui avait invité Jamy Gourmaud. Je ne suis pas de la génération de cette autre émission des années 90, disparue depuis, C'est pas sorcier, alors a priori cet invité ne m'intéressait pas. Mais son enthousiasme, ses connaissances et sa soif de savoir m'ont gagnée presque contre mon gré. Il parlait de "gai savoir" et il est indéniable que le désir d'apprendre qui ne me quitte pas, sinon par courte période où c'est un peu comme si je le boudais et ma fatigue avec, savoir m'apporte toujours de la joie. Je passe d'un sujet l'autre, les sciences, les religions, la psychanalyse, la littérature, l'histoire.
J'ai aimé l'école et jamais dans l'esprit de réussir. Il m'importait peu d'être la première. J'étais une élève "Peut mieux faire". 
J'ai aimé l'université et là aussi j'ai butiné. Et c'est peut-être aussi parce que je n'ai jamais eu de plan de carrière - ce qui m'inquiétait tout de même - que j'ai pu me diversifier autant : Théâtre, Ethnologie ou Psychanalyse. Avec tout de même de bons résultats, major de promo parfois sans que personne ne me l'annonce, ce n'est pas le genre de l'Université et tant mieux ; mais un peu comme par hasard et comme si ça n'était toujours pas le plus important.
Ecouter de bons professeurs m'enchantait, et j'en ai tout de même connus tout du long, la passion me rend attentive et je ne manque pas de concentration, ça aide beaucoup.
Et le savoir c'est illimité, je crois que cela me plaît tout particulièrement. On n'en a jamais fini d'avoir à découvrir et les disciplines se répondent en quelque sorte.
Au début aussi ce goût de la connaissance était aussi pour moi un moyen de me faire des sujets de conversation tout bêtement pour quelqu'un de timide, celle que je reste.
Je me désole qu'on ait décidé de faire payer des droits universitaires insensés aux futurs étrangers qui voudront s'inscrire. C'est idiot, ils iront ailleurs et on perdra des têtes bien faites qui pouvaient nous enrichir.
Aimer apprendre fait de ma vie autre chose qu'un temps de désolation, mais un temps de réparation. Je veux être à la hauteur de ce que je souhaite connaître, l'immense savoir que j'ignore encore et me rend oui gaie à nouveau, me redonne autant de force que quand je regarde les arbres par mes fenêtres et les feuilles qui poussent à présent.
La dépression qui me guette souvent, se voit barrer la route par mon envie de découvrir ce que je ne sais pas encore. Une soif et une faim à la fois qui me gagnent et gagnent contre n'importe quelle envie de mourir, contre ma solitude inouïe. J'en suis heureuse. 

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