samedi 23 février 2019

TUER LE PERE et LA MERE ou la murder party de toute une famille



"Comme fils de général, Nicolas Petrovich, qui n'était pourtant pas spécialement courageux et s'était même acquis le sobriquet de froussard, aurait dû à l'exemple de son frère Paul, entrer dans le métier des armes ; mais il se cassa la jambe le jour même de son affectation, et, après deux mois de lit, il "traîna la patte" toute sa vie. Son père abdiqua toute ambition à son sujet et le laissa entrer dans la vie civile."
Pères et fils TOURGUENIEV


C'est comme un jeu et qui y gagnera ? Tuer un nom, le nom du père sans avoir à chercher du côté de la psychanalyse, puisqu'on n'est même pas dans le symbolique mais bien dans le réel et uniquement lui. Après on peut faire dans le symbolique et l'imaginaire si on veut s'amuser un peu. 
Mon père le savait que son  nom et les valeurs qui allaient avec mourraient avec lui, quand il a pleuré juste avant sa mort sur ses deux fils les soi-disant deux porteurs du nom, puisque les filles étaient censées en changer de nom en se mariant.

J'avais des parents droits honnêtes et justes, imparfaits aussi et c'est sûrement ça le mieux - même s'il s'agit aussi d'idéalisation maintenant qu'ils sont morts tout les deux. Ma mère avait "horreur du mensonge" comme elle le répétait à profusion. Comme elle l'appliquait, avec quelques mensonges par omission pour ne pas blesser tout le temps. Elle que tout le monde moquait. L'ainé qui ne venait jamais la voir. Le cadet qui n'y allait que pour s'en servir ou lui taper son blé, autre spécialité de la sœur aînée dont les enfants ont heureusement été en partie élevés par leur grand-mère qu'ils prétendaient aimer. Ah non je me trompe et raconte n'importe quoi puisque c'est moi la-folle-officielle-d'une-non-famille, celle qu'ils n'aiment pas.

Je vous explique. Déjà ils étaient réticents à l'idée que je vienne vivre ses derniers jours avec elle ma mère puisqu'elle devait aller de manière imminente, se retrouver dans une de ces sales maisons de retraites. 
J'ai travaillé dans l'une d'elle où presque tout les joyeux soixanhuitards qui sont devenus pratiquement tous des vieux cons, de sales égoïstes qui mettent pour la plupart leurs vieux là-dedans, ayant pourtant tous des maisons assez grandes pour les abriter. 
Je m'y refusais, moi (et je ne suis pas de cette génération fort heureusement), seule et n'avais pas de maison assez grande pour l'héberger chez moi. Alors j'y suis allée chez elle, cela ne me dérangeait pas, j'ai toujours aimé y être. Avant que je réussisse à déménager en un mois Paris via ici, ils m'en ont empêché pendant trois ans en me faisant enfermer, alors que comme ils le savent à présent, je n'avais qu'une seule obsession : m'occuper d'elle que je voyais décliner, seule comme elle l'était. En HP pour rien d'autre que mon inquiétude vibrante, personne ne pourra prétendre le contraire à présent que j'ai réussi à le faire et qu'elle est morte si vite, harassée !
Car j'y avais bossé dans leurs EPHAD et participé à la maltraitance des vieux pendant quelques semaines. Se dépêcher de les torcher, pas le temps de leur parler. Des mouroirs messieurs-mesdames, vous qui comptez vos visites, avec émotion, sur les doigts de vos mains qui restent blanches et pures. 
Jamais je n'aurais voulu que ma mère aille dans un truc pareil et claque son blé là-dedans. Ils étaient mes frères et sœur au moins contents que je  vienne, ça leur laissait faire de petites économies puisqu'ils auraient du payer en partie la maison  de vieux.
Mon vrai vœu c'est que les trois y finissent. Sonnent et appellent emmerdé jusqu'aux bras, des gens qui mettront du temps à venir les laver, nettoyer ce qui pue chez tout le monde.
Le cimetière de l'Est où je veux être enterrée moi aussi

Mon nom de famille est mort tué par tout ces gens-là. Mais je continue de l'aimer et de le porter, divorce oblige. Et s'ils pouvaient me tuer de leur main ils le feraient mais préfèrent que ce soient les réparateurs de folie qui le fassent.
Quand ma mère agonisait personne ne m'a appelé et personne n'est venu.
Quand ma mère est morte personne ne m'a appelé et personne n'est venu.
Quand il a fallu aller à l'enterrement personne, ni mes frères et sœurs, ni mes neveux ou nièces ne sont passés me chercher. 
Je n'y suis pas allée et comment aurais je fait, et assister à toute cette hypocrisie m'aurait sans doute fait mourir sur place ou ils avaient déjà avancé l'ambulance qui m'aurait emmené pour toujours?

Mon frère aîné a du être bien fâché de venir me chercher dans un HP luxembourgeois où ils ne m'ont gardé que vingt jours (dommage hein la famille??!!). Et je suppose qu'ils ont du lui en donner l'ordre vu son humeur dans la voiture. S'il avait pu me laisser sur le bord de l'autoroute je crois qu'il l'aurait fait. Mais je l'ai bouclé jusqu'à ma maison. Sans me retourner sur ce vomis de famille.

J'ai une ou un nouveau petit neveu. Personne ne m'en a averti puisque je suis non grata. De toute manière il ne s'appelle pas Tochet, que de loin. Il porte le nom de son père, je pense et simplement ça. Ce n'est pas suffisant ? Mais mes parents auraient été fiers d'être arrières-grand-parents. 
Moi je ne suis fière de rien puisque je suis la honte de cette famille et que je suis déjà morte.

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