mercredi 27 mars 2019

Le chien noir

Mon espérance de vie, je ne lui en donne pas cher. J'ai l'impression d'avoir déjà dépassé le temps qui devait m'être imparti, dépassé les bornes. Le chien noir est là et me regarde. Il a perdu son maître il y a très longtemps, mais il réapparaît aux différente périodes de certaines vies. On le supporte, surtout parce qu'on a vécu des jours meilleurs et qu'on veut croire qu'ils reviendront.
Des jours meilleurs qui ont du panache, de la couleur et des histoires. Ils sont généralement frappants dans leur genre. Une sorte de temps où tout est possible.
J'erre seule depuis des années et le chien noir est le plus fidèle des chiens et personne ne l'a apprivoisé. Il s'attache à certains comme un bon cabot pas dressé, mais bien là. Il empoisonne presque la vie par sa fidélité. 
Je le connais depuis l'enfance.
"Le chien noir" c'est ainsi que Winston Churchill appelait ses phases de dépression. Elle lui faisait même dire dans ces temps-là ses discours à la radio par un acteur. Devenir mutique et pourquoi ? Bien sûr puisque c'est comme si on devenait une feuille d'automne qui se replie sur elle même, sèche. Passer d'une joie de vivre parfois bruyante et virer dans un silence qui s'impose, jamais tout à fait sans raison.

Les émotions en être trop pris, en être esclave. Trop, bien trop d'émotions qui semblent finalement nous dicter des tremblements intérieurs, des rires d'oiseau moqueur, des détresses sans failles et absolues. Rien à moitié, c'est ça qui est principal à dire. Joie entière, malheur complet. Solitude qui enferme sur un enfermement qui est déjà là et habite le corps en entier. Bousillé de mille sensations dont le mieux à faire reste de les observer. Le chien noir le permet jusqu'à une certaine limite, lui qui est comme un cerbère, nous emmène jusqu'aux rivages de la mort, sans forcément nous y plonger. Pas tout de suite, semble-t-il dire. Regarder le monde en silence et avec des lunettes fumées. Un noir et blanc de la vie qui finit par nous harceler.
Le Black Dog est notre maître et pas l'inverse. Mais je le connais depuis longtemps parce que finalement ce sont les autres qui me regardent comme un chien, plus que comme un être humain à qui on s'adresse. Petite quand je le rencontrais plus ou moins longuement, je me demandais s'il était une punition, et divine pourquoi pas. Je passais d'être une sorte de meneuse de revue à une honte taiseuse qui essaye de ne pas se faire voir. Ne pas le montrer. J'ai inventé des tas de bricolages pour que ces moments de replis ne se voient pas. Jusqu'à cette dépression maximale qui m'a tout retiré, mon visage lui même reflétait ce néant dont j'étais faite entièrement. Je n'ai pas oublié. Hantise d'avoir mal nuit et jour.

Dans l'article de la revue L'éléphant où j'ai retrouvé cette manière que Churchill avait de nommer sa tristesse, j'ai lu qu'elle n'accaparait pas que lui.
Et pourquoi tristesse ne serait pas le mot le plus juste et pas seulement une licence poétique. Tristesse d'un monde qui s'écroule en plan large, tristesse d'une solitude accaparante en plan serré. Est-ce que je ne mérite plus la relation avec les autres ? Qui m'en a privé ? Moi-même dont ça finit par être la faute finalement entièrement. Croyez moi ce n'est pas le monde auquel je finis par ne plus appartenir que j'accuse. Trop franche, trop sévère, trop rigolarde, trop exigeante, trop curieuse, trop questionneuse. Et si je n'aimais pas, malgré tout ça, la vie, j'aurais déjà traversé le fleuve, j'ai essayé déjà plus d'une fois, rêvant d'un main qui m'arrêterait comme dans Le Texte, d'une bouée qu'on me lancerait et pour regagner le rivage des vivants, du titre d'un de mes livres.
La tristesse accapare et blesse qui en est atteint. Un rien l'effacerait. Une attention. Un geste humain. Et rien, plus rien que le chien noir qui me regarde dans les yeux. Quand quelqu'un aura pitié de moi, s'adressera à moi, je ferai mine de rien mais je n'en oublierai pas les méandres sinistres, le complet abandon, pourtant je sais que j'en rirai et c'est presque dommage. La tristesse est gravée, elle est mon tatouage invisible que je ne montre pas à ces gens que je croise sans les connaître et sans qu'ils puissent savoir ni m'aider.
Dans la revue ils font aussi la liste des maniaco-dépressifs autre manière d'exprimer le chien noir de Churchill. On est en bonne compagnie : Balzac, Hugo, Schumann ou Haendel. Mais Hugo n'a pas été enfermé même si Guernesey tenait de l'enfermement politique. Une île balayée par des vents qui accompagnent la tourmente personnelle. Il est profondément triste quand il perd sa fille-muse Léopoldine et ne publiera pas pendant des années. Il est aussi profondément triste de voir le monde tel qu'il est. La sensibilité a des lettres et de noblesse parfois.
La plupart des gens se contentent de la moyenne, comme s'ils savaient que monter dans les tours est un risque, une audace dont ceux qui s'en emparent payent les dividendes. La grandeur des affects est un miroir déformant. 
La télé est encore allumée. Je sais que quand plus rien ne m'affectera de ce qu'elle raconte, le chien noir aura gagné et me mènera là où on n'a plus peur, à la fin. Mais peut-être que vivre sans cette bascule la vie serait moins intense dans les moments où le Black Dog reste dans sa niche. Je crois le savoir. 

samedi 23 mars 2019

Les véganes... laissez moi rire

Puisque c'est la dernière chose qui me reste, le rire. Et je me suis même aperçue que dans les périodes où je ne riais plus du tout - ces derniers temps - mon corps était victime d'une tension très douloureuse et toute nouvelle. Etant plus seule que n'importe quel animal et ça dépend lesquels, disons un vieil aigle qui aurait perdu la vue, il me faut trouver les sources d'un rire personnel. Je ris pourtant pour un rien, mais parfois cette solitude dans laquelle je vis me semble si grande que j'en suis moi-même désarçonnée et peinée. Alors je ne parle même plus à voix haute - par un besoin d'entendre ma voix et de faire vivre mon souffle - m'adressant quand je vais un peu mieux aux murs, aux morts, à Hercule Poirot ou à mon chat. Paroles qui détend le corps aussi. Ma sœur, enfin mon ex-sœur, me disait un jour "Mais tu parlais toute seule !" Elle qui a toujours été entourée et l'est encore.
Ces derniers temps je ne supportais plus aucune chaîne d'info - ça c'est plutôt normal - les radios autant minables et je boycottais même l'émission Quotidien aussi parce que la pub - là l'insupportable persiste - la parsème trop et que tout ces gens qui parlent ensemble, rigolent, se vannent, rendait ma solitude encore plus pénible et visible. Je vivais colère et détresse conjuguées et ça fait mal aussi.
Mais il y a une petite mécanique en moi qui veut vivre, qui ne veut pas supporter des douleurs qui ne sont pas les miennes, qui sont injustes. Alors des remèdes surgissent. C'est moi qui les entraîne et aussi quelque chose d'autre plus mystérieux. 
J'ai eu beaucoup d'amis, et beaucoup sont morts alors que je ne suis pas si vieille qu'on pourrait le croire. Pas sûr d'ailleurs que tout le monde ait d'ailleurs autant d'absents à leur actif. Suicides et maladies. Sinon une colère monstrueuse ou majestueuse, vous choisirez, a chassé les autres un à un. Mon exigence aussi. Je ne calcule ni l'une ni l'autre et si je parle c'est pour dire ma vérité sinon la vérité. Rien ne peut m'en empêcher, je ne sais toujours pas faire de manières, arrondir les angles comme on dit aussi. Ca sort tout seul comme mes rires qui finissent par revenir, eux aussi plus forts que moi. Et je ne suis au moins pas "mal accompagnée" comme le dit le dicton. Ma compagnie ne me déplaît encore pas tout à fait, au moins certains jours. Un peu comme si j'étais sur une barque, parfois je rame, parfois je la laisse filer le long d'eaux plus ou moins claires. J'ai des trucs pour vivre et ne pas faire que survivre. Je ne connais pas la solitude d'hier seulement, alors j'ai une sorte d'entraînement.

Réparée provisoirement - à force de caboter je n'ai plus du tout le sentiment du durable, mais j'arrive aussi maintenant à supporter cette incertitude, en m'accommodant parfois du pire, en subissant les pires souffrances, je ne peux pas dire autre chose. Alors je leur cherche un sens, c'est ce qu'il me reste, une curiosité qui visite même le malheur et m'en fait y échapper comme par miracle. Et par ma volonté.
C'est écrire qui reste le médicament enchanteur, principal, je ne peux pas le nier, et en écoutant des chansons pour me donner du cœur à l'ouvrage et m'inspirer. Ca va ensemble et cette nécessité me restaure, m'emmène là où je ne pensais plus aller, m'étonne et me réconforte. Et s'il n'y a qu'un lecteur il sera celui-là.
Alors je regarde à nouveau Quotidien, on y apprend tout de même un tas de choses. Et rire pour de bon et parfois même de bon cœur. Mais il faut qu'il y ait au moins une lumière allumée à l'intérieur, en moi. Ceci entraîne cela et inversement.
Hier j'y apprenais que des véganes se retrouvaient carencés ou trichaient pour certains qui sont youtubeurs ou artistes. Ils font des mea culpa invraisemblables de connerie, contrits d'avoir influencés des tas de gamins en vendant des produits, soupes et cosmétiques bios confondus. La youtubeuse ou Pamela Anderson ne se posent même pas la question de quelle matière sont faite leurs super pompes que peu de gens peuvent s'acheter. EN CUIR, en animal puisque dans le cochon tout est bon. Alors on va tuer des veaux pour fabriquer des godasses et laisser pourrir l'intérieur ou le mettre dans le compost pour rester dans une éthique de pureté nutritionnelle idiote. A la fin la jeune journaliste précisait qu'un régime végane devait se faire "sous surveillance médicale". On aura tout vu! Un acteur remangeait des œufs et du poisson parce que son régime végane lui avait même fait frôler la dépression. "Il leur faudrait une bonne guerre !" dirait ma mère.

Son sac et ses pompes sont en papier de riz? (Pamela Anderson)

Tant de manières avec les espèces autre que nous mêmes avec les airs de supériorité du prédateur principal que nous restons même avec de si bonnes intentions. Hitler comme je l'ai déjà écrit a aussi fait des lois pour la protection des animaux et ne mangeait pas de Wurst, ce qui est super singulier pour ce chef de l'Allemagne. Mais se faisait des fixes à base de sang de taureau pour encourager sa virilité, quelque chose comme ça.
J'ai toujours eu un bon rapport avec les animaux puisque j'ai même, et sans déconner, apprivoisé un lézard. Il ne me quittait plus. Lézardait sur mon genoux quand je lisais, sinon je le laissais dans une boite en plastique garnie de salade alors que je me doutais bien qu'il devait se nourrir d'autre chose et il ne cherchait pas à s'échapper. C'est mon père qui m'a dit de le relâcher dans la nature quand nous avons déménagé. Il y est reparti très tranquillement pour un lézard.
Mon chat est mon seul ami comme pour les vieilles filles, mais je ne porterai pas son deuil même si je l'adore et ça m'étonne presque. Je ne fais pas de chichis puisque nous ne sommes pas du même monde. Mais tant qu'il ne me répondra pas - et il ne le fera jamais en mots - il restera un ami-chat, un brave petit compagnon muet qui n'aura pas autant d'importance pour moi qu'un être humain. Je ne veux pas tout confondre. C'est ainsi. Mais je lui suis d'une reconnaissance infinie parce que lui aussi me maintient en vie sans exagérer du tout. Même déçue par l'humain, je ne fais pas de grand remplacement avec la gente animale que je respecte pourtant, même si je tue les araignées qui veulent s'installer à mes plafonds. que faire d'autre ? Qu'est-ce qu'on va faire des lapins qui se reproduisent comme des lapins ? Etc.. Les véganes, encore des gens qui vont me laisser à ma solitude initiale. Tant pis.
Petit sujet du jour.

jeudi 21 mars 2019

"La Femme n'existe pas"

Ce titre c'est une sorte de jeu de mots de Jacques Lacan pas si facile à comprendre. J'avais appris en cours de Psychanalyse à Paris VIII une sorte de schéma où les femmes étaient individualisées, comme unes par unes ce qui expliquait qu'il n'y avait pas La Femme mais des femmes. Alors qu'on a vécu longtemps sur le mode d'une Femme éternelle, modèle, entre la vierge Marie et Marie-Madeleine plus délurée. Les hommes dans le schéma de Lacan sont un groupe dans un cercle où il y a une petite ouverture et quelques uns s'échappent et deviennent des hommes singuliers et rares.
Hier je regardais le film Social Network qui est le biopic sur Mark Zuckerberg le créateur de Facebook et je comptais les femmes, il y a de quoi. Ce réseau social tire ses origines, d'après le film, d'un tri entre les belles filles des universités concernées et les autres, à Harvard d'abord. Moches/belles, on coche. C'est le début. C'est aussi un moyen de draguer, la "situation amoureuse" qui surgit aussi de la tête pensante de Mark. Ainsi on est au clair au plus vite. "C'est compliqué".
Mais je pensais en regardant ce film qu'aucune femme à ma connaissance n'avait laissé de traces de la création de quelque chose d'aussi important en informatique que ce qu'ont imaginé Mark Zuckerberg, Bill Gates ou Steve Jobs. Il n'y a pas d'équivalent à ma connaissance et je ne sais pas tout en la matière. La plupart des codeurs que l'on aperçoit dans le film sont des hommes et les filles principalement des amuse-gueules qui font sûrement Sociologie ou Médecine ou Italien comme l'une des filles que pèche l'un des créateurs de Napster Shawn Fanning. Encore un homme et les autres co-fondateurs de cette boîte à musique sont aussi au masculin.
Une bataille se jouera pour la vraie paternité de Facebook entre Eduardo Saverin le seul pote d'abord de Mark qui s'occupera de la partie financière et intentera un procès à Mark Zuckerberg ainsi que deux autres étudiants qui avaient eu un début d'idée qui ressemblait à Facebook. Dans le film où toutes ces embrouilles sont montrées, toujours pas de femmes sinon pour participer aux fêtes et aux coucheries des uns et des autres. Sinon que les femmes de cette génération, les années 80, savent jouer aux jeux vidéos, pendant que les mecs bossent.

Il m'apparaît que la révolution numérique, s'est faite encore au et par le masculin, même si tout le monde s'en sert. Pourtant il y a autant de femmes sinon plus paraît-il qui sont douées en mathématique. Qu'est-ce qui se passe à un certain niveau et à l'Université en particulier. On dirait vraiment que cette révolution là aussi n'a que ses "tricoteuses".
Je ne crois pas que depuis que les filles font aussi des enterrements de vie de jeune fille, c'est récent quand pendant longtemps il n'a existé que les enterrements de vie de garçon comme passage obligé, et se trémousseront devant des mecs qui se désapent en poussant des sortes de cris d'hystérie, qu'on s'approchera de l'égalité homme-femme.
Je ne trouve d'ailleurs toujours pas ce mot d'égalité approprié, mais je ne parviens pas encore à trouver le bon mot. Alors chaque fois je me demande si je suis anti-féministe et je ne le pense pas. Je compte aussi toute les grandes femmes qui ont fait de grandes choses. Et d'ailleurs à la tête de la révolution écologique que demande la jeunesse, c'est une jeune fille qui l'est. Des influenceuses il y en a plus d'une et pas seulement pour la mode.

C'est à deux que ça marche pourtant le mieux

Pour moi tant qu'on ne reconnaîtra pas la différence on n'ira pas loin. Morphologies différentes, cerveaux différents, ça fait déjà beaucoup. Et si on ne les reconnaît pas pour moi on mouline dans le vide. Et chacun demandera à l'autre de l'autre sexe des choses qu'il ne pourra pas donner. Souvent parce qu'il ne peut pas plus que parce qu'il ne veut pas.
Combien de casseuses parmi les casseurs ? Et je ne suis pas sûre de vouloir une égalité à ce niveau-là aussi.
Egalité des droits ça ne fait pas de doute, quand en même temps pour moi quelque chose ne change pas ou avance seulement à pas lents, du fait des hommes ET des femmes. On est aussi loin de ça que de notre devise française "Liberté-Egalité-Fraternité" pourtant mise aux principaux frontons et des écoles en particulier, et me fait plutôt sourire. Et dont les Gilets Jaunes entre autre mesurent l'ironie. J'ai le sentiment qu'on ne réfléchit pas dans les bons termes.

samedi 16 mars 2019

PARTAGER, UN MOYEN ET UNE FIN

Je pense que partager reste la seule solution pour la terre et pour les humains. Je ne parle pas du tout d'un partage au sens religieux, ni même que tout le monde doit avoir la même somme d'argent au fond de son porte monnaie. Il peut y avoir des gens plus riches et d'autres moins. Moi j'ai juste de la chance, peut-être une seule, c'est d'être indifférente à la richesse financière. Il me suffit d'avoir au moins un toit et de quoi me nourrir et de pouvoir acheter un peu de l'essentiel. C'est beaucoup et n'est pas un truc de cul-bénit du tout non plus. Certains ont appelé ça être des "décroissants" puisqu'il faut des formules à propos de tout.
Je pense tout de même que si les riches étaient moins avides quelque chose changerait sur cette terre. Les jeunes qui prennent conscience, bien forcés, que nous sommes en train de démolir la terre ne sont pas des hurluberlus qui s'agiteraient pour une sorte de fin des temps comme il y en a eu dans plein de civilisations, c'est une réalité dont cependant beaucoup d'autres ne veulent pas prendre conscience pour tout garder, le beurre et l'argent du beurre encore. C'est "après eux le déluge", mais là c'est pour de bon, n'en déplaise à Elisabeth Levy ou à Donald Trump qui a pourtant des enfants.


Je regardais hier une émission de Canal sur la fashion week et même si des tas de vedettes, de People que j'aime bien y participent, je trouvais un peu délirant tout cet argent dépensé pour ça. Et l'enthousiasme de Mademoiselle Agnès et de tout ces gens qui effectivement travaillent beaucoup, ça c'est très clair, semblait tout de même un peu fabriqué et un peu à côté de la plaque d'un monde qui aspire tout de même à autre chose pour une majorité de gens. Je n'imagine pas la suppression de ce genre de manifestations, je ne suis pas communiste non plus, mais autant d'ampoules grillées pour la marque Céline je crois quand en Afrique des villages entiers sont dans le noir, là le partage il me semble prend un certain sens. Quand je vois aussi la nourriture qui peut être gâchée dans l'Upper East Side illustré par la série Gossip Girl dont j'ai déjà parlé (sinon à quoi bon regarder et pas seulement pour le fun) je ne comprends pas. Les mêmes gens qui vivent de leurs histoires de Fondation pour donner bonne conscience à qui ?
Il n'y a jamais eu de gens aussi riches qu'en cette époque. Je voyais à C'est à dire sur la 5 Jérôme Fourquet de l'IFOP qui vient d'écrire un livre pour expliquer que la France est plus morcelée que jamais, que ce qui nous rassemblait comme l'Eglise Catholique, tombait en déliquescence. Et c'est peut-être aussi parce que le Monde est plus vrai pour chacun. Les enfants du Monde défilent et pas seulement de France ou de Navarre, sans pourtant que les identités des Français, des Algériens ou des Chinois ne s'effacent. Ca c'est la culture dont nous sommes faits. Les gens voyagent plus et de tout les coins du Monde, justement à l'heure où il s'effrite. C'est de moins en moins cher de voyager, mais à quel prix ? Cela aussi nous devrons le réguler nous même et bientôt ne pourrons plus nous agiter pour nous rendre partout puisque ça abime la Terre aussi.
Elle compte cette Terre pour moi et les gens qui sont dessus aussi. Partager et respecter, c'est bien obligé de devenir deux verbe importants. Ceux qui ne veulent pas entendre ça, ont déjà les moyens de s'acheter des prothèses auditives nec plus ultra.
Le livre Dune me vient en tête souvent et d'autres livres de science-fiction avec. Dans ce livre de Frank Herbert, c'est la terre qui n'est plus que du sable, mais nos vaisseaux spatiaux ne sont pas encore au point et ne le seront, même si on imagine une accélération qui nous concerne, pas pour tout le monde. Est-ce pour cela que des gens en veulent tant dans leurs escarcelles ? Echapper au pire n'importe comment et à n'importe quel prix en oubliant les autres ? C'est dommage. La terre était une si belle planète.

jeudi 14 mars 2019

Tout ceux qui remettent au lendemain les problèmes climatiques...

sont des vieux cons et quelque soit leur âge. Des salauds au sens Sartrien ou courant. Ils n'ont pas d'enfants ou ils ne les aiment pas. Personne ne me fera penser le contraire.
J'ai encore entendu Elisabeth Levy - parce que l'écouter c'est encore autre chose, elle toujours dans l'hystérie - du journal Causeur (jamais lu) largement invitée sur les plateaux, dire que reporter tout ça à 2029 c'est déjà bien (et on peut revoir sa bobine dire ça sur CNews je crois)) quand nous sommes tous étouffés, que l'espérance de vie en Inde par exemple est diminuée de 10 ans en raison de la pollution. Elisabeth Levy s'en fout, elle pense qu'à Paris il y a un micro-climat et qu'elle finira centenaire et servie par des boys, avec plein d'enfants autour d'elle. 

Le Gouvernement de jeunots soi-disant pense comme elle. Remettre à demain c'est la politique Française et en grande partie européenne. Et Jean-Michel Blanquer qui veut calmer les gamins avec de petites causeries, alors que ça flambe partout dans le monde. 
Ils ont déjà oublié et s'efforcent de faire oublier que Nicolas Hulot a abandonné le poste, les a lâché sinon c'est lui qui se mentait à lui-même. Trop c'est trop même pour un homme comme lui. Alors François de Rugy qui n'en a que le nom, n'est qu'un prête-nom pour un ministère fantoche.
Les sous, c'est la seule chose qui compte encore et encore, et le mensonge avec. La petite tranquillité actuelle de ceux qui n'ont pas encore l'âge des lymphomes croient-ils, en nous bassinant avec la mort de la cigarette qui pollue bien plus que les particules fines, hein Buzin!? 
Il a bien cru Nicolas Hulot que cette génération là, Macron est des années 70 quand même!! aurait une vraie conscience du danger qui n'est pas à venir, mais qui est là, installé, renforcé par des mesures que personne des gens au pouvoir ne veut prendre. Et de Rugy qui a simplement voulu un ministère a toujours l'air badaud, lui aussi en visite dans ce monde. Ces gens sont indifférents qu'ils aient ou non des enfants. Ils n'aiment qu'eux-mêmes. Nos corps sont plein de toxines qui peut l'ignorer ? Et ça n'est pas d'être en "mode détox" qui y changera quelque chose.



On va bien voir les dégâts dont vont se plaindre bientôt ces milliers d'emplois créés aux USA autour du gaz de schiste qui pollue l'eau et les sols. Avec des tas de gens qui se ruent sur cet or là encore et vivent dans des mobil homes en attendant la grande baraque avec des barrières blanches qu'ils ne verront jamais ou trop tard. Autre arnaque de Monsieur Trump. Emplois de futur silicosés à ce gaz là. Et Macron avait des velléités en ce sens. 
Que ce soient des pauvres qui crèvent du pire ça n'est jamais grave, à Bercy l'air y est plus pur qu'ailleurs, avec des vaporisateurs de Chanel à volonté.
Peut-être qu'ils imaginent qu'on saura tout soigner dans quelques temps, eux qui s'en foutent de payer le Tiers Payant et jamais loin de L'Hôtel-Dieu ou de l'Hôpital Américain ?
Qui va gagner à ce bras de fer ? Il faut attendre que l'un d'entre-eux se tape un cancer du poumon n'ayant jamais tiré sur une clope puisque ça ne se fait pas surtout chez les riches ?  

dimanche 10 mars 2019

l'Impot Sur la Fortune, revenez-y, on vous le demande


Ils ne cèdent pas sur des millions. C'est facile à compter mais Macron l'a promis à ses donateurs et aux siens, c'est pourquoi il ne veut rien y changer. Des tas de gens du gouvernement comme Muriel Pénicaud la Ministre du travail pas seule et  Emmanuel Macron avec devraient le payer. Alors ils ne cèdent pas sur leurs millions serrant les dents sur le sujet.
Depuis que cet impôt a été supprimé ces nantis ne donnent d'ailleurs plus aux associations caritatives on le sait et ne le répètent pas assez, puisqu'ils n'ont plus à déduire ces oboles de leurs feuilles d'impôt. C'est en regardant Gossip Girl que j'ai compris à quel point les riches sont radins. Pas un seul sac Chanel en moins dans leur dressing!!
 Les gilets jaunes en parlent observé à la loupe par les chaînes d'infos et d'état si on peut dire, puisque l'Etat c'est leurs grands patrons, ceux qui veillent sur le petit banquier et l'est resté, puisqu'il a tant de chiffres en tête. Ce serait une mesure simple cette promesse qu'il a faite à une minorité de gens mais qui ont fait tourner sa boutique, sa mise en scène pour se faire élire. Ils cherchent des mesurettes pour calmer le jeu et n'y arriveront pas. 
Je ne comprends même pas les chiffres que l'on donne pour les Elections Européennes et concernent LaREM. Autant de gens vont encore voter pour eux? Les retraités? Les Gilets Jaunes? Ceux qui votent encore dans les cités?
Ils ont fait un clip pour ces Européennes le plus sinistre possible d'une fin du monde promise par Aurore Bergé qui n'a jamais du être jeune et les autres (non plus). Autant de pauvres - et ils sont majoritaires en France - ne vont pas aller voter? On nous refait le duel FN contre Macron mais il me semble que cette élection est à la proportionnelle, alors tout le monde a ses chance, même Génération,s pour qui je voterai cette fois, avec Benoit Hamon qu'on ne voit jamais sur les chaînes d'infos non plus. Pas invité ou pas décidé à faire la marionnette de ces pauvres journalistes de droite tous? Seulement des face à face Rassemblement National ou LaREM comme si on allait rester dans cette bipolarité. C'est eux qui tournent en boucle et veulent convaincre qui ? Eux-mêmes ?

mardi 5 mars 2019

La "chouchoute"

C'est peut-être pour en finir, et avec ce blog aussi. La télé reste allumée encore. La TNT qui s'adresse aux Alzheimer et Cie le permet, l'absence pour en parler.

Quand tout le monde m'a lâché, que ma sœur m'a insultée comme ses frères l'avaient fait avant, ma mère m'a dit dans un souffle, fatiguée elle aussi :
"Mais tu es ma chouchoute."
Pas théâtralement non. Comme quelque chose qu'elle avait toujours sous-entendu sans employer les mots. Et à moi il les faut ces foutus mots, sinon je meurs idiote et là ce ne sont pas du tout de vains mots. Dieu que j'avais besoin de les entendre. Et choisir un instant si dramatique pour les dire est tragique et pour moi et pour elle. Comme si nous ne le savions pas déjà toutes les deux. Un pléonasme doré. Une annonce arc-en-ciel puisqu'il pleut à travers ce soleil de ce soir-là. Un noël en larmes et autre chose qui me garde et me regarde seule.
Je crois que c'est presque dans le même temps que j'ai compris que j'étais aussi la "chouchoute" de mon père. Mais ça c'est de l'invention puisqu'il ne me l'a jamais dit. Et j'ai terrrrriblement besoin de mots, de leur réalité. Mêmes moches je les préfère à des sous-entendus oiseux ou méchants. Ce sont les seules vraies preuves pour moi, et d'amour aussi. Si je ne les entends pas je ne le crois pas. C'est peut-être ce que ma mère a compris si tardivement. Et ma bêtise d'avoir voulu tous les aimer.
Mais le souvenir des cadeaux que mon père m'a fait à Noël jusqu'à mes 15 ans m'en sont des tas de preuves. Comme un magnifique service à thé façon porcelaine de chine ou mon mirifique livre des Contes des Mille et Une nuits que j'ai toujours. Et d'autres très beaux aussi.
J'ai inscrit les autres, mes frères ou ma sœur, au rang des préférés sans même les jalouser puisque c'est moi qui leur donnais ces hauts rangs qui dans le fond étaient faux. Et qu'est-ce que ça veut dire "préféré" quand mes parents aimaient tout leurs enfants.
Pourtant je l'ai mérité le rang de "chouchoute" comme les maîtresses d'école désignent aussi certains de leurs élèves et ce n'est pas bien. Je l'ai été d'elles aussi et de beaucoup de mes profs jusqu'en fac, c'est dire.
Mais pour mes parents ou pour le corps enseignant c'était aussi au mérite. 
De naissance j'étais sage, attentive et délurée. Je ne voyais aucun intérêt de déranger ces adultes occupés, et mes vieux l'étaient beaucoup quand je suis née. Je m'aimais suffisamment - ou c'est sans doute mon inconscient qui se savait aimé - pour ne pas faire ma maline quand ils avaient tant de choses à faire. Je voyais qu'ils prenaient soin de moi. Mais c'est insuffisant de le savoir inconsciemment. Je m'interrogeais seule sous les marronniers.
Ensuite ma mère est tombée à plusieurs reprises très malade. Je n'allais pas faire l'intéressante ou la questionneuse dans ces moments là. Mon père et mes grand-parents étaient suffisamment inquiets. Ce dont j'avais conscience, mes frères et sœur tenant tout particulièrement à une insouciance qui finissait un peu bête.
Alors j'ai continué d'être sage et de trouver mille occupations comme je savais faire. Lire, inventer des chansons sur des musiques de Nino Rota croyant que personne ne m'entendrait, faire des cahiers de cinéma avec les photos que je trouvais dans Télé7jours ou Ciné Revue, dessiner, jouer avec mes copines, écrire des poèmes d'enfant, rentrer à l'heure. Et ainsi de suite. Puisque ma mère a peine guérie a du avec ma grand-mère s'occuper de mon grand-père se mourant chez nous de la silicose.
On ne vivait pourtant pas dans un climat triste, croyez-moi, pas plombant puisque j'étais faite d'inquiétude et de joie mêlées car c'était possible avec ces gens-là. Mais j'ai tout de même fait une brève dépression quand ma grand-mère est morte à son tour. Discrète elle aussi ma maladie d'un cœur brisé.

Je me disais que ce n'était pas normal de ne pas faire de crise de l'adolescence. Mais me rebeller contre quoi ou qui ? Ma mère qui ensuite s'est retrouvée complètement seule? Je me sentais pourtant un peu ignorée, c'est le problème quand on est "sage", on a parfois l'impression que personne ne s'intéresse à vous. Et j'en avais parfois le sentiment.
C'est au mérite qu'on est le ou la "chouchoute", pas une lubie de celui-ci ou de celle-là. C'est pourquoi cela fait une vraie différence avec être préféré et ma mère a employé alors le mot juste.
J'ai fait des études supérieures aussi pour leur complaire, même à mon père pourtant mort. Je savais que cela avait de l'importance pour lui et voulait l'en remercier, parce que ça en avait pour moi aussi. Bien sûr je me suis plantée dans mon parcours scolaire, je n'étais pas une "bonne élève", mais peut-être aussi pour faire durer le plaisir. Plutôt amuseuse talentueuse qui réussissait un peu par hasard.
Me savoir aimée de ma mère et de mon père autant, c'est un beau cadeau, venu un peu trop tard.

Je vais retourner regarder la télé, elle est fidèle elle avec tout ces mots que les gens déblatèrent, ça m'arrive, dans ma solitude, de penser qu'ils me sont adressés.